Higgins mène l'enquête

Cette fois, Higgins n’abandonnerait pas son jardin et ses roses. Scotland Yard pouvait le supplier, il ne bougerait pas de sa retraite. Le crayon Staedler B et le fameux carnet noir resteraient dans leur tiroir. Comme chaque soir, Higgins fit sa promenade dans l’épaisse forêt du Gloucestershire bordant son cottage. Un lieu sur lequel couraient d’étranges légendes, où personne n’osait trop s’aventurer. En approchant d’un des plus hauts chênes que la tradition surnommait “le juge éternel”, Higgins crut être victime d’une hallucination. À l’une des branches se balançait très lentement un pendu. Dans la poche de celui-ci, une bible et une lame du tarot représentant précisément un pendu. Higgins reprendrait donc du service. Que signifiait cette mise en scène macabre ? Fallait-il accepter l’hypothèse du suicide de Monsieur Laxter ou soupçonner sa trop belle et trop mystérieuse femme ? Croire à la malédiction pesant sur la ferme d’Evillodge ou accuser l’étrange intendant Geffrey le Mauvais ? Higgins réfléchissait : comment Laxter avait-il pu traverser une campagne boueuse sous la pluie, se pendre et conserver aux pieds des bottes… cirées, reluisantes, impeccables…